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Liens :
- vous n'existez pas réeellement : https://youtu.be/SgTPqCFj_Vk
- Noether et les lois de la physique : https://youtu.be/tbyJWkJnZYk
- le principe d'incertitude de Heisenberg : https://youtu.be/HqyJ7-ibUmo
- porte et moment cinétique : https://youtu.be/vN0uNlJNzhI

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un des endroits les plus prestigieux du monde de la science et au sein duquel on trouve le grand collisionneur de Hadron, le LHC, C'est un moment qui s'est passé dans ma vie.

C'est une question que les physiciens se posent depuis près de 60 ans.

Le directeur général du CERN et physicien des particules Rolf Hauer clôturent les deux présentations très techniques par une phrase restée depuis célèbre dans le monde de la physique des particules.

Ça va Tranquille Tu fais comme chez toi, surtout.

Non, mais alors, c'est juste que, comme je vais faire

Oui, enfin, Tu pouvais le faire chez toi aussi, sinon.

Alors, est-ce que je peux juste vite fait finir l'intro et après je me casse Oui,

bah dépêche-toi parce que j'ai des vidéos à mettre derrière mes sponsos, là.

Aujourd'hui, les gens, on parle du boson de Higgs.

Non mais ça va peut-être aller, maintenant

va falloir d'abord qu'on se paie une tranche d'histoire, mais il va également falloir qu'on se paluche un tas de trucs techniques qui vont sembler tomber de nulle part.

Et j'ai fait le choix de pas rentrer trop dans le détail sur les trucs techniques cette fois-ci, parce que j'ai vraiment pas envie que cette vidéo fasse deux heures pour des raisons algorithmiques que vous connaissez.

Tiens d'ailleurs, vous savez quoi Immédiatement, sans tour de chauffe, parenthèse Si jamais vous n'êtes pas encore abonnés à cette chaîne et que vous avez envie de savoir quand les prochaines vidéos sortiront, je vous invite à vous abonner et à activer la cloche pour recevoir les notifications.

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C'est un truc qui m'est arrivé, YouTube m'a désabonné d'une chaîne, ils m'ont dit non, c'était un bug technique et tout.

Ok, peut-être, donc je vous invite à vérifier que vous n'avez pas subi un bug technique, peut-être c'est tout.

Donc déjà, il va falloir qu'on dise deux ou trois trucs sur la théorie des champs.

Donc je vous invite, si vous ne l'avez pas vue, ou si vous avez envie de la revoir, à voir la vidéo que j'ai faite qui s'appelle « Vous n'existez pas réellement ».

Le lien est dans la description également.

Et on va également parler des interactions fondamentales de la physique.

Et alors pourquoi est-ce que je vous parle de tous les trucs dont on va parler plutôt que simplement d'en parler C'est parce qu'en fait, je vais aborder tout un paquet de trucs dans cette vidéo qui pourraient faire chacun l'objet de plein de vidéos.

Et pour l'instant, il n'est pas prévu que je fasse ce plein de vidéos.

Donc voilà, préparez-vous à être légèrement frustrés également.

Et alors bien sûr, si par la suite je fais les vidéos en question qui sont en lien à machin, je ferai des liens, des vidéos les unes vers les autres.

Les interactions fondamentales de la physique, on en a déjà parlé, elles existent au nombre de quatre.

Il y a la gravitation, l'électromagnétisme, l'interaction nucléaire forte et l'interaction nucléaire faible.

Bon, normalement, la gravitation, vous voyez ce que c'est, pareil pour l'électromagnétisme.

Et pour ce qui est de l'interaction nucléaire, vous avez donc l'interaction nucléaire faible, qui est responsable de la radioactivité bêta, donc de la désintégration de noyaux radioactifs, et l'interaction nucléaire forte, qui est celle qui permet à deux protons de rester collés l'un à l'autre dans le noyau d'un atome.

Pareil parce que les protons sont chargés positivement, donc ils se repoussent naturellement, ils se repoussent même fort, mais l'interaction nucléaire forte est plus forte que cette répulsion.

En revanche, son rayon d'action est très court.

La portée de l'interaction nucléaire forte est de l'ordre de 10 puissance moins 15 mètres, c'est-à-dire à peu près la taille d'un noyau d'atome.

Et Donc prenons un exemple qui correspond à quelque chose que normalement, on intuitionne assez bien.

Et alors tout de suite, juste un détail, en vrai je ne devrais pas parler d'électromagnétisme, mais d'interaction électromagnétique, parce que l'électromagnétisme, en fait, c'est tout ce qui concerne les circuits électriques, les aimants, tout ça.

Tandis que l'interaction électromagnétique c'est la même chose mais vraiment restreinte à l'échelle des particules.

Nous on va pas s'intéresser à des aimants ou à des circuits électriques.

Et donc, justement, deux électrons qui sont chargés négativement, quand on les rapproche l'un de l'autre, ils se repoussent.

Jusque-là, on est OK Oui, puisque les charges de même signe se repoussent.

Ces électrons, comment est-ce qu'ils font pour se repousser C'est des particules élémentaires, les électrons.

Ils n'ont pas de bras pour se pousser comme ça, ils n'éjectent pas de la matière pour se propulser dans l'autre sens.

Comment font-ils Nous, on constate qu'ils se repoussent.

On le voit, on le mesure, tout ça, mais...

Comment Et c'est là qu'on va faire intervenir un truc dont on n'a jamais parlé sur cette chaîne jusqu'à maintenant, les particules virtuelles.

C'est pas un exemple que je vous donne, c'est une invitation.

Voilà, je vous invite à boire un verre d'eau, parce que ce qui vient là c'est raide.

Lorsque deux électrons se repoussent, il se passe entre deux quelque chose de l'ordre de la fluctuation quantique.

Jusqu'à maintenant, on ne va pas chercher plus loin que ça.

En revanche, ce qu'on constate, c'est que quand on étudie cette fluctuation, ses caractéristiques sont les mêmes que les caractéristiques d'une particule qu'on connaît, le photon.

Mais un photon qui n'existerait que pendant un temps très court, juste le temps de cette interaction en fait.

Le problème étant que, comme on vient de le dire, l'électron c'est une particule élémentaire, donc il ne peut pas perdre un photon et le photon ne peut pas émerger du néant, parce que ça, ça violerait un truc qui s'appelle la conservation de l'énergie.

Ce truc qui en l'occurrence est un des principes fondamentaux de la physique, on en a déjà parlé dans un flash sur Emmy Noether, le lien est dans la description.

Ce que ça raconte en gros, c'est que l'énergie n'apparaît pas de nulle part, ne disparaît pas, l'énergie totale de l'univers ne varie pas.

C'est-à-dire que L'énergie peut être transférée, elle peut être transformée.

L'énergie ne peut être ni créée, ni détruite, ni même renouvelée à proprement parler.

un peu tatillons avec la nomenclature, chaque fois qu'ils entendent parler d'énergie renouvelable, ça doit leur faire un petit...

Donc s'il y a un photon qui se trimballe entre nos deux électrons, normalement...

Bah, tu squattes chez moi, je squatte chez toi, hein

Donc, s'il y a un photon qui se trimballe entre nos deux électrons, normalement, ça viole la conservation de l'énergie.

Sauf que, sauf que, le principe d'incertitude de Heisenberg.

Et alors je sais, je sais que parmi vous il y en a un paquet qui préférerait qu'on l'appelle le principe d'indétermination de Heisenberg.

Sauf que bon, moi j'en ai rien à foutre de comment on l'appelle.

Sauf qu'il y a quand même encore beaucoup de gens

qui appellent ça le principe d'incertitude de Heisenberg, et il se trouve que dans le cadre dont on parle là aujourd'hui, ce nom n'est pas si mauvais que ça.

Et ce principe, le fait est qu'on en a déjà parlé, hein, le lien est dans la description, mais surtout vous allez me dire c'est quoi le rapport avec le principe d'incertitude de Heisenberg Et ben, parenthèse, vous connaissez absolument tous la fameuse formule d'Einstein qui est une des formules les plus célèbres de l'histoire de la physique, E égale mc au carré.

Et alors ne me faites pas dire ce que j'ai pas dit, hein.

Einstein, quand il l'a écrite, et puis les autres gens qui l'avaient écrite avant lui, parce que en vrai...

Quand cette formule a été écrite proprement par des scientifiques, la formule était complète.

C'est juste que la formule qu'on connaît, nous, E égal mc2, en fait, c'est une formule qui n'est valable que pour étudier une particule au repos.

Oui, parce que quand une particule n'est pas au repos, la vraie formule c'est E égal mc2 plus quelque chose qu'on va pas détailler mais qui a à voir avec la quantité de mouvement de la particule.

Et la quantité de mouvement, on en a déjà parlé dans la vidéo sur comment on ouvre une porte, le lien est dans la description, où justement on disait qu'une bille qui se déplace à 1 mètre à la seconde, c'est pas exactement la même énergie en jeu qu'un Boeing 747 qui se déplace à 1 mètre à la seconde.

Et notamment, il faut pas tout à fait la même énergie non plus pour les arrêter, Vous vous rappelez C'était à cette occasion qu'on avait discuté un petit peu aussi de la différence entre la masse telle qu'on l'apprenait au collège, la quantité de matière, la masse intrinsèque d'un corps, et ce qu'on appelle la masse inertielle, qui a plus à voir avec l'énergie qui est nécessaire pour modifier la trajectoire d'un objet.

Et on avait vu à cette occasion que la quantité de mouvement d'un objet, c'était sa masse multipliée par sa vitesse.

Et là, vous allez me dire, un photon a une masse nulle, donc sa quantité de mouvement doit être nulle.

Mais donc ça signifie aussi que son énergie est nulle.

Comment se fait-ce Bah du coup, et puis c'est là, ça va être un petit peu un premier endroit où on va un peu se frustrer, il existe une autre manière de calculer la quantité de mouvement de particules telle que le photon.

La quantité de mouvement d'un photon, c'est la constante de Plante, donc ça c'est une constante, c'est un nombre, multipliée par la fréquence du photon et divisée par la vitesse de la lumière.

Alors, c'est une formule qui tombe pas de nulle part, hein, je veux dire, voilà, mais c'est juste qu'on rentre pas dans le détail de l'explication.

En revanche, ce que cette formule permet de montrer, assez simplement, c'est que plus la fréquence du photon va être élevée, plus le photon va être énergétique.

Voilà, donc, même si un photon a une masse nulle, il a une quantité de mouvement, donc de l'énergie, et donc ce dont on parlait est censé violer la conservation de l'énergie.

Et on va arriver au deuxième moment de la vidéo où vous allez être un peu faustrés, parce que vous allez vous sentir floués, voire carrément arnaqués, parce que, très manifestement, ce que je vais dire, ça ressemble fortement à de l'arnaque quand on n'est pas spécialiste.

Ce que dit le principe d'un certitude d'Eisenberg, c'est que pour une particule donnée, on ne peut pas mesurer aussi précisément qu'on le souhaite en même temps sa position et, non pas sa vitesse, mais sa quantité de mouvement.

Ce qu'il faut savoir, je l'avais dit déjà dans la vidéo à l'époque, c'est que ce n'est pas juste ces deux informations.

Ce que dit le principe d'incertitude d'Heisenberg, c'est qu'il existe des paires d'informations qu'on ne peut pas mesurer aussi précisément qu'on le souhaite en même temps.

Et ces paires d'informations, ces paires de variables, si vous voulez, on les appelle des variables conjuguées dans le formalisme hamiltonien.

Voilà, je name drop ça ici pour que les experts derrière leur écran puissent faire

Et il se trouve que parmi ces paires de variables, enfin ces paires d'informations, on trouve également la paire énergie-temps.

Précisément, ce que dit le principe d'un scientifique de Heisenberg, c'est que la multiplication de la variation d'une de ces informations par la variation de l'autre information, ce produit-là est limité par un seuil.

C'est pour ça qu'on ne peut pas les mesurer aussi précisément qu'on veut l'un et l'autre en même temps.

Ce qui signifie que si l'interaction entre nos deux électrons qui se repoussent est suffisamment courte dans le temps, vraiment très très

il peut bien y avoir une variation d'énergie, un petit peu qui apparaît, qui disparaît, qu'on n'est pas capable de mesurer.

Donc on n'est pas certain que ça a eu lieu.

Donc ça ne viole pas vraiment la conservation de l'énergie.

Vous comprenez pourquoi on appelle ça le principe d'incertitude d'Heisenberg Donc on est d'accord que ça pue l'arnaque cette explication Parce que c'est vraiment...

Ça revient vraiment à dire « mais attention, tu peux pas créer de l'énergie à partir de nulle part » « Quoi Moi j'ai créé de l'énergie de nulle part

tout cas, maintenant que je regarde, ça y

» Et pourtant je vous assure, parce qu'on me l'a assuré, Je vous assure que si vous vous collez les maths de

Et le rapport avec le boson de Higgs Oh putain, alors Reste calme, parce qu'on y est pas encore.

Ce qu'il faut retenir pour l'instant, c'est que l'interaction électromagnétique est portée par un machin qui ressemble à s'y méprendre et en tout point à un photon.

Mais pas un photon qui est vraiment là, donc pas un photon réel, un photon virtuel.

Alors c'est exactement comme un photon pour tout ce qui concerne les mathématiques du truc, c'est pour ça que

Maintenant ce qu'il faut savoir c'est que pour les quatre interactions, donc la gravitation, l'électromagnétisme, l'interaction nucléaire forte ou l'interaction nucléaire faible, il s'échange nécessairement un truc, une fluctuation qui permet à l'interaction de s'opérer.

Et alors comment est-ce qu'on sait qu'il faut qu'il y ait un truc qui circule, qu'il faut qu'il y ait cette fluctuation Frustration numéro 3.

C'est une conséquence de l'invariance du Lagrangien.

Je vous le dis pour que vous puissiez par vous-même chercher une bonne vidéo qui vulgarise bien ce sujet.

Oh putain, bonne chance Toujours est-il que ces machins-là qu'on va, spoiler, à chaque fois présenter comme des particules virtuelles, en fait c'est des particules qui font partie d'une famille de particules qui s'appellent les bosons.

Et je le dis immédiatement, même si on s'en fout, un boson n'est pas nécessairement une particule élémentaire.

Mais quand c'est une particule élémentaire, c'est une particule qui véhicule une des quatre interactions fondamentales de la physique.

À peu de choses près, parce qu'un photon pas virtuel, pour le coup, c'est quand même un boson, mais c'est un photon pas virtuel.

Mais pour ce qui nous concerne pour cet épisode, on ne va pas trop faire de distinction entre la particule virtuelle et la particule pas virtuelle.

Et donc, dans cette famille de bosons, on trouve le photon pour l'électromagnétisme, ça on l'a dit, on trouve également les gluons pour l'interaction forte, les bosons Z0, W+, et W- pour l'interaction faible, et pour ce qui concerne la gravitation, pour l'instant on n'est pas sûr, mais on parie sur un boson qu'on appelle le graviton.

Oui, parce que vous le savez, la gravitation c'est un cas à part.

C'est le seul truc qu'on n'arrive pas à unifier avec les autres, c'est un truc qui est plutôt décrit comme une propriété géométrique de l'espace-temps plutôt que comme une force.

Bref, le graviton, frustration numéro 4.

Oui, parce que là, à ce stade de la vidéo, on n'a pas encore évoqué le problème majeur auquel on va être confronté.

Mais pas d'impatience, ça arrive tout de suite.

Oui, parce que dans les années 60, et précisément en 1964, il y a successivement trois groupes de physiciens distincts les uns des autres, qui vont étudier le sujet et qui vont se rendre compte successivement et indépendamment des autres, il y a un problème majeur.

Le modèle standard, qui est le modèle de la physique, absolument toute la physique sauf la gravitation, puisque donc c'est le truc qu'on n'arrive pas à identifier, ce modèle standard, il fonctionne.

Non seulement il fonctionne, ça rase bien.

Toutes les prédictions qu'on y fait sont expérimentalement vérifiées.

Ça fonctionne du feu de Dieu, on est content.

Et les physiciens dont on est en train de parler, même si j'ai pas encore donné leur nom, eux ils savent que le modèle standard fonctionne bien.

Mais ils vont le triturer mathématiquement et aboutir à un problème.

En premier lieu, on a une publication en juin 1964 de Robert Brout et de François Englert, deux physiciens belges, comme quoi tout arrive.

Deux mois plus tard en août, une nouvelle publication, cette fois-ci de Peter Higgs, un physicien britannique, qui du coup constitue en fait un groupe de physiciens, un groupe à lui seul.

Et trois mois plus tard en novembre, une nouvelle publication de cette fois-ci, Carl Richard Hagen, Gérald Guralnik, deux physiciens américains, et Thomas Keeble, physicien britannique.

Et ces trois publications arrivent à la conclusion les particules messagères, donc les particules qui véhiculent les interactions fondamentales de la physique, donc les bosons dont on parlait, sont des particules de masse nulle et qui se déplacent à la vitesse de la lumière.

Ce que leurs équations montrent, c'est que toutes les particules élémentaires, toutes les particules élémentaires ont une masse nulle et se déplacent à la vitesse de la lumière.

Problème Déjà parce que la masse de l'électron, on la connaît, on sait qu'elle n'est pas nulle, on sait la mesurer.

Et que par ailleurs, on sait que l'électron, comme absolument n'importe quoi qui n'a pas une masse nulle, ne peut pas se déplacer à la vitesse de la lumière.

Voilà donc Pour un électron qui a une masse, il ne se déplace pas à la vitesse de la lumière.

La masse d'un électron, c'est de l'ordre de 10 puissance moins 30 kg.

Et pour ce qui est de la vitesse d'un électron, à ne pas confondre avec la vitesse de l'électricité, la vitesse d'un électron dans du cuivre, par exemple, c'est 10 mètres par jour.

Ça va peut-être aller en termes de vitesse de la lumière là ou pas Oui parce que j'ai peut-être pas été assez précis, mais la conclusion des gars c'est que les particules élémentaires, non seulement elles se déplacent à la vitesse de la lumière, mais elles ne se déplacent que à la vitesse de la lumière.

Et donc, nos trois groupes de physiciens vont postuler le truc suivant.

Ils vont dire, mettons que le modèle standard, on sait qu'il fonctionne, donc il fonctionne, il

Bon, ben la conclusion, c'est que les électrons ont une masse nulle et se déplacent à la vitesse de la lumière.

Jusqu'à présent, on avait toujours considéré que la masse d'une particule, donc la masse d'un électron, c'était une propriété intrinsèque de la particule.

La masse d'un électron c'est un truc intrinsèque de l'électron, c'est vraiment la quantité de matière de l'électron.

Et si en fait on s'était trompé là-dessus si en fait ce qu'on appelle la masse était le produit de quelque chose d'autre qu'on mesure et qu'on aurait mal interprété comme étant la quantité de matière de cette particule.

Alors je tiens à te dire une parenthèse là, mais c'est un truc qu'il faut que je vous le dise.

Il y a un mot en yiddish qui permet de décrire le culot dont il faut faire preuve pour se permettre un truc pareil.

Alors, la chutzpah, c'est pas n'importe quelle forme de culot.

Il y a un exemple que j'aime beaucoup, pour que vous saisissiez le truc, la chutzpah c'est le culot du gars qui va assassiner ses parents et ensuite demander la clémence du juge parce qu'il est orphelin.

Mais nos physiciens, eux, ils ne vont pas se démonter Et ils vont commencer à imaginer un mécanisme par lequel un électron, d'une part, pourrait acquérir ce qu'on observerait comme étant de la masse, et dans ce même mécanisme, en fait, être ralenti, pour ne plus se déplacer à la vitesse de la lumière.

Ils vont pour ça mettre au point un champ scalaire, et...

Vous savez quoi, ça c'est pas trop compliqué, ça on peut l'expliquer.

Un champ scalaire, ça fait un peu classe comme ça, ça peut un peu impressionner quand on sait pas de quoi il s'agit, mais je vous assure, un champ scalaire c'est pas grand-chose, et d'ailleurs, il y a même un champ scalaire que vous connaissez très très bien.

Pour ce qui nous concerne, un champ c'est une zone délimitée en tout point de laquelle on peut mesurer des informations ou une information.

Par exemple le champ magnétique autour d'un aimant, c'est une zone autour de l'aimant et à n'importe quel endroit de cette zone, on est capable de dire quelle est l'intensité et la direction de ce champ magnétique.

Le champ gravitationnel, c'est pareil, on est capable de dire à n'importe quel endroit autour de la Terre quelle est l'intensité et la direction du champ gravitationnel terrestre.

En l'occurrence, la direction c'est facile, c'est vers le centre de la Terre.

Quand dans un champ, on mesure une information qui a une intensité et une direction, c'est-à-dire un vecteur, on parle de champ vectoriel.

Mais quand on a juste une intensité, juste un nombre, On appelle ça un champ scalaire.

Et l'exemple évident dont je vous parlais, c'est la carte des températures.

Ici, il fait 28°C, ici, il fait 28,2°C, ici, il fait 27,7°C, ici, il fait 27,65°C.

Bon, nos physiciens, vous pensez bien qu'ils se paluchent un champs-scalaires un peu plus compliqué que la carte d'Evelyn Delia, mais sur

C'est un champ scalaire, c'est tout Et alors, pour la petite histoire, ce champ a été nommé chronologiquement par ordre de publication et par ordre alphabétique au sein de chaque publication.

Il s'agit donc du champ de Brut Englert Higgs Hagen-Gyralnik-Kibble, ou champ de B-E-H-H-G-K, qu'on prononce champ de B-E-R-K...

Non, vraiment, on le prononce champ de BEC, voilà.

Et on va y venir de pourquoi On l'appelle comme ça, vous allez voir, c'est...

Mais pour eux donc, c'est ce champ qui confère une masse aux particules élémentaires qui en ont une, et donc pas à celles qui n'en ont pas, et ça se fait via un boson messager.

Boson dont on ne sait même pas à ce stade s'il existe.

On est d'accord, je veux dire, les gars s'appuient sur des équations mathématiques et sur le fait que le modèle standard, ça fonctionne plutôt bien...

On est d'accord que pour l'instant, ce que les gars font, C'est quand même pas mal du jazz, hein.

Et avant d'expliquer comment tout ça, ça marche, on va prendre juste un petit peu de temps pour parler de Steven Weinberg.

Steven Weinberg est un footballeur américain des Redskins de...

C'est un physicien des particules, comme...

On parle que de ça, ne soyez pas cons non plus.

Steven Weinberg, donc physicien américain, c'est lui qui va unifier l'électromagnétisme et l'interaction nucléaire faible.

Il va expliquer comment, en deçà d'un certain seuil d'énergie, ces deux interactions se distinguent l'une de l'autre.

Et il va expliquer, via le mécanisme de Beeerrrrrk, via le mécanisme de Beck, Pourquoi l'électromagnétisme a une portée illimitée, tandis que l'interaction nucléaire faible a une portée ridiculement faible Ce qui est une rupture de symétrie entre ces deux interactions.

Et si vous voulez comprendre ce pourquoi-là, frustration numéro 5.

Toujours est-il que Weinberg, lorsqu'il va décrire tout son bordel dans une publication en 1971, il va se gourer dans l'ordre des publications.

Il va croire que c'est Peter Higgs qui avait écrit en premier, et donc il va parler de champs, de mécanismes et de bosons de Higgs.

Y compris dans son discours d'acceptation du Nobel en 1979.

Ce qui est d'autant plus cocasse que Peter Higgs lui-même, dans son article de 1964, citait déjà Brut et Englert.

Voilà, alors dans le monde de la physique, on s'efforce, autant que faire se peut, de parler de champs de mécanisme et de bosons de Brut Engler Higgs, mais pour le grand public, on parle de bosons de Higgs.

Voir, pour les médias un peu sensationnels, et pour certains vulgarisateurs, je balance pas, mais voilà, On parle tout simplement de God Particle.

Alors pourquoi est-ce que c'est tombé sur le boson de Higgs, plutôt que, je sais pas moi, sur le photon ben j'en sais rien Et on s'en branle Et alors comment ça marche ce mécanisme de Higgs Et bien en 1993, le physicien David J.

Miller va fournir une analogie, il va vulgariser la chose, il va même obtenir un prix pour ça d'ailleurs, et ce que je vais faire moi simplement c'est que je vais transposer son analogie dans un monde que vous reconnaîtrez sans doute plus facilement que l'espèce de soirée de l'ambassadeur que lui décrit dans son explication.

Imaginez la Japan Expo Énorme convention parisienne qui réunit tout un tas de fans de mangas, de séries, de youtubeurs et globalement de geeks en tout genre.

Donc vous avez un grand hangar qui est rempli de plein de visiteurs.

Ça c'est votre champ de Higgs, c'est votre champ scalaire.

Arrive dans ce hangar un nouveau visiteur qui se promène comme tout le monde.

Alors, ses déplacements dans le hall d'exposition ne va pour ainsi dire rien changer à la façon dont les gens sont disposés dans la salle.

C'est-à-dire le gars il va se promener entre les gens librement.

Mais maintenant arrive une meuf qui est ultra bien cosplayée, c'est-à-dire que non seulement elle a un cosplay qui déchire, mais en plus c'est un cosplay d'une série qui est pile à la mode c'est pile le truc dont on parle et tout vous savez que elle en fait les gens vont la ralentir pour dire on peut prendre une photo tout ça et que si elle se dirige vers la grande scène on va mettre là elle va mettre globalement mettons 5 minutes pour arriver à la grande scène, là où le visiteur lui, il a traversé en une minute.

Arrive maintenant Fred de Joueur du Grenier.

Mais attention, il faut imaginer donc, Fred qui arrive déjà cosplayé de la tête aux pieds en JDG, donc chemise hawaïenne, bermuda beige, claquettes chaussettes, la totale, mais en plus, il n'a pas un service d'ordre qui ouvre la voie, il est tout seul, il rentre dans la salle et il se dirige vers la grande scène.

Vous comprenez bien que lui, il va être arrêté tous les deux mètres par des gens qui veulent prendre des selfies avec lui et que donc il finira par rejoindre la grande scène qu'au bout de 20 minutes.

Et bien ce que je viens de décrire là, c'est ça le mécanisme de Higgs.

Un photon va traverser le champ de Higgs sans aucune interaction avec ce champ, donc il ne va pas être ralenti ni rien, et certaines particules vont interagir avec ce champ de plus en plus et être de plus en plus fortement ralenties.

C'est ce qui va leur conférer ce qu'on va appeler la masse.

Et le boson de X alors dans cette analogie, c'est quoi Pour le boson de X, qui est donc je le rappelle un boson messager, ça va être un petit peu différent.

Imaginez qu'à l'entrée de la Japan Expo, il y a un gars qui attrape un petit groupe comme ça, qui leur dit « Hey, hey, cli, cli, cli, il y a Robert Deney Jr.

Qui est là incognito et il va arriver sur la grande scène pour faire une conférence pour parler d'Iron Man ».

Cette rumeur, elle va se propager de personne en personne puis de groupe en groupe jusqu'à atteindre toute la salle et la grande scène.

Et bien, la vitesse à laquelle cette information va se propager, cette inertie de propagation, si vous voulez, c'est ce qu'on va appeler la masse du boson de Higgs.

C'est en quelque sorte, pour reprendre avec l'exemple des deux électrons qui se repoussaient dans le cadre de l'électromagnétisme, donc là, cette vitesse de propagation, c'est un peu la fluctuation qu'on va appeler le boson de Higgs, et donc cette inertie-là, c'est la masse du boson de Higgs, En gros.

Dès 1971, après la publication de Weinberg, on va intégrer au modèle standard le champ de Higgs et le boson de Higgs.

Et ça, ça va permettre de prédire puis de valider expérimentalement les masses des bosons Z0, W+, et W- de l'interaction faible.

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Le boson de Higgs feat @AstronoGeek - 51 - e-penser